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Il y a trois ans, j'avais chroniqué dans l'indifférence générale le premier album autoproduit de Lord Shades. On prend les mêmes et on recommence en espérant que le lectorat soit moins froid à l'encontre d'un album qui n'est toujours pas dans le circuit promo du moment (quand on vous bouge de vos downloads, y'a plus personne).

Toujours adepte d'un black/death mélodique à tendance symphonique, les gars de l'Indre nous content l'histoire épique de Lord Shades dans son univers médiéval fantastique. L'analogie avec Bal Sagoth est une nouvelle fois de mise du côté d'un concept quelque peu désuet mais toujours fortement travaillé. Le livret est à l'unisson des paroles et s'avère fort joli, dans cette autoproduction présentée dans un digipack très sympa. Ça sent le travail, ça sent la passion. Et il en est de même pour la musique, encore une fois.

Dans les passages symphoniques et certains assauts, je ressens une similitude avec le Dimmu Borgir de Puritanical.... Mais les influences de Lord Shades vont au-delà de ça, s'acoquinant avec un metal plus traditionnel et bien souvent épique, voire des passages mosh plus sautillants qui surprennent par leur modernité dans cette ode à un passé imaginaire. Le groupe ne se préoccupe pas de livrer une œuvre homogène, mais raconte son histoire en s'appuyant sur diverses atmosphères. On trouve même un titre purement death (surprenant "Lust for Death") dont les ambiances orientales évoqueront forcément quelqu'un aux auditeurs. "The Dark Fleet" qui le suit calme le tempo, s'occasionnant dans sa première partie sur les terres de Septic Flesh (le vrai, en deux mots). Bref, ça bourgeonne encore dans tous les sens.

Lord Shades a encore fait chier tout son département, employant les services de treize guests en plus du quartet officiel. La liste de ces inconnus est longue, entre les voix (un ténor et une mezzo soprano), les instrumentistes classiques (violon, violoncelle), les instrumentistes plus folkloriques (bouzouki, cornemuse, hurdy-gurdy), les narrateurs et j'en passe. On se demande si le groupe envisage de jouer ses titres sur les planches!! Toute cette assemblée est fort bien produite, le son reste net et puissant. Du beau boulot!

Est-ce que pour autant j'ai apprécié ce second opus? Ben non, mais encore une fois on s'éloigne trop de mon univers pour cela. Trop metal et pas assez black. Trop ancré sur des riffs qui en me surprennent jamais, même si l'ensemble sonne bien. La musique de Lord Shades ne me touche pas, tout comme le fait celle d'Embryonic Cells par exemple. Pour ne pas vous égarer, je n'ai pas envie de coller une note à Lord Shades. Je n'aime pas, mais on sent quand même que c'est rudement bien fichu, que ça peut accrocher les amateurs de metal pas forcément extrême qui cherche des albums fouillés et propices à l'évasion. Le genre d'album à étaler ses compos sur de longues places, à jouer avec les ambiances sans se préoccuper de la transposition de son art sur les planches.

Épique, par moments onirique, Lord Shades poursuit sa saga et trace sa route toute personnelle dans le marasme actuel des sorties de black atmo formatées. Principalement contre les américaines, même si le combat des cowboys contre les Indriens est par définition inégal. Prine de Lu