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Langue : Français

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French-Metal

18 / 20
Alors que le projet français a commencé en 2001 grâce à l’initiative d’Alex (basse / chant), qui sortira la première démo seul, Lord Shades devient peu à peu un groupe, et non plus un projet solitaire. Mêlant habilement black metal, death metal et ambiances symphoniques avec quelques touches tribales et atmosphériques, le groupe inspiré des romans fantastiques se compose à présent d’Alex, Nico (batterie), Cyril (guitare) et Fabien (chant / guitare). Leur périple prend un nouveau tournant après la sortie de leur premier album en 2008, et les quatre amis décident de créer une trilogie. Le deuxième épisode sort en 2011 et il faudra attendre fin 2017 pour voir enfin paraître "The Uprising Of Namwell", le dernier volet de cette épopée qui nous invite au voyage. Rejoignez le convoi.

Les quelques crépitements d’un feu de camp dont l’auditeur se rapproche marquent le début de "Beyond The Wall Of Sleep". Si ce titre démarre lentement, c’est pour avoir un ressenti plus marqué de la tempête qui s’en suite. De la guitare acoustique se rapproche lentement une rythmique violente et profondément marquée par un black metal orchestré, pour finalement en prendre totalement le contrôle. A cette composition instrumentale succède "Nightly Visions", et c’est un chant puissant qui nous guide à travers ce titre. Les racines mélodiques prédominent largement malgré les riffs torturés, mais le death metal reste largement présent via quelques passages plus techniques et lourds. "The Dark Host" débute avec un blast imposant et ouvre la porte à une rythmique entraînante et entêtante. Les harmoniques débouchent sur un solo inspiré, mais les riffs lourds reprendront finalement le dessus. Prenant largement le temps d’une introduction hypnotique, "The Gift" nous procurera dix minutes d’une transe ininterrompue, que ce soit lors des passages où le groupe nous impose son univers sombre grâce à une rythmique soutenue, ou lors des moment bien plus calmes et planants. L’intensité de ne descendra pas d’un cran avec la délicieuse "Woe Of The (Vae Solis)" qui fait souffler un vent de terreur sur le paysage dévasté. Un peu moins long que le titre précédent, mais tout aussi impressionnant, ce morceau permet littéralement de ressentir les ténèbres s’emparer de notre esprit. Une voix lyrique fera son apparition pour nous sortir de cette enveloppe de noirceur, alors que "The Revenge Of Namwell" nous mène directement sur le champ de bataille des Terres du même nom. La rythmique nous percute de plein fouet, et les riffs guerriers s'atténuent peu à peu par des harmoniques dissonantes avant de revenir à la charge. Sur la fin du titre, le gros du combat est passé, laissant place à quelques chants rituels. C’est avec cette même ambiance que débutera "The Awakening", avec des percussions ethniques rejointes par une guitare lead majestueuse. Plutôt martiale, la rythmique passera sans cesse par quelques moments du rituel des autochtones de Namwell, puis le tout se calmera à nouveau avant le dernier titre, "The New Dawn". Et quel titre… Ne vous fiez pas au début plutôt tranquille de cette composition longue de quinze minutes. Vous risqueriez d’être surpris par la facilité avec laquelle les Français incluent à cet univers presque folklorique un black metal très inspiré et qui s’appuie énormément sur des orchestrations pour réhausser et soutenir les harmoniques démoniaques. Un peu avant le milieu du titre, un sample en français coupera la dynamique avant de la relancer de manière beaucoup plus martiale. La dernière partie viendra conclure en beauté avec des riffs symphoniques au possible.

Lord Shades a beau avoir pris une pause dans sa régularité de composition, notre attente a largement été récompensée. Avec "The Uprising Of Namwell", les Français signent un album dantesque et qui trouvera sans aucun problème sa place à la fois dans les incontournables de l’année, mais aussi dans le style entier. Maintenant que ce tryptique a pris fin, quelle suite nous réservent-ils…? Matthieu