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Metal Chroniques

Rarement depuis que je chronique des albums de musique extrême –et ca fait déjà un paquet d’années, mine de rien- il m’aurait été donné de voir un groupe aussi jeune que Lord Shades, avec autant de ressources et de maturité, et surtout avec autant d’inventivité.

Déjà le premier album du groupe , The downfall of Fire-Enmek m’avait mis une bonne claque et démontrait un potentiel assez hallucinant : j’attendais la suite avec impatience. Et voilà qu’arrive enfin le second full length de Lord Shades, intitulé The Rise Of Meldrak- Nok. Je ne reviendrais pas sur le concept que j’avais évoqué en détail dans la chronique du premier album du groupe, je me contenterais de dire qu’une fois de plus, Lord Shades m’a mis à genoux. C’est simple, le groupe s’est amélioré à tous les niveaux et nous propose un album d’une richesse, d’une densité, et d’une maturité qui laisse rêveur. Le premier album est surpassé. Alors si vous avez aimé le premier volet des aventures de Lord Shades, jetez vous les yeux fermés sur celui-ci car vous ne serez pas déçu.

Le groupe prouve aujourd’hui qu’il est une valeur sûre de la scène extrême française, ni plus ni moins. The Rise Of Meldrak-Nok nous propose un ensemble complet, cohérent, et je le répète, d’une grande richesse. Les compositions sont encore plus prenantes que sur le premier album et l’on remarque immédiatement que techniquement, le groupe s’est affiné est atteint désormais le niveau de grands groupes connus. J’irais même plus loin en disant que certains groupes connus, n’ont pas encore réussi à faire aussi bien malgré de plus gros moyens et une plus grande notoriété. Et en plus Lord Shades à des couilles, et ose, avec à chaque fois la réussite au bout. A tous les niveaux, ce second album est une vraie réussite, et les compositions fouillées que nous propose le groupe sont un vrai délice qui s’apparente parfois à la bande originale de film. Le style du groupe s’est lui aussi étoffé, et le Death/Black atmosphérique des débuts se voit agrémenté d’une facette symphonique non négligeable, qui apporte beaucoup de profondeur à un ensemble pourtant déjà bien touffu. La liste des participants à l’enregistrement doit être conséquente, car le groupe utilise beaucoup d’instruments en plus du trio classique guitare/basse/batterie et fait aussi appel à des renforts de chœurs et de vocaux à l’occasion. Les vocaux parlons en justement, car le growl du chanteur est encore plus profond que sur le premier album, plus puissant aussi, tout comme le chant Black. La palette vocale du chanteur s’est elle aussi améliorée. Les guitares ont plus d’assurance (techniquement c’est indéniable, comme le prouvent certains solis) et la section rythmique s’est également améliorée, le batteur nous propose par exemple des plans pleins de feeling et vraiment accrocheurs. Le travail du groupe est tout bonnement impressionnant, et ce à tous les niveaux : la production est excellente, et je n’en dirais pas moins du digipack, qui est très réussi.

Lord Shades prend peu à peu le visage de touche à tout, et n’hésite pas à faire appel à d’autres styles pour s’exprimer. Death, Black, une lichette de Thrash dans certaines lignes de guitare, Dark symphonique, des passages folkloriques osés (Cf. « The pledge »),beaucoup de bruitages et des voix off qui nous narrent la progression de l’aventure, bref, le travail est des plus complets et des plus professionnels, le tout avec en parallèle une recherche mélodique constante et fouillée, et toujours bien présent le concept qui anime l’ensemble. Le talent est de la partie, et Lord Shades semble avoir des idées et de l’inspiration par-dessus la tête : aucun morceau ne se ressemble, et pourtant tous se succèdent en toute fluidité, tout naturellement, malgré le rythme soutenu du début à la fin. C’est là la marque des grands. Pour la seconde fois, bravo les gars, j’attends le troisième volet des aventures de Lord Shades avec impatience. Sheol