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Langue : Français

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Pavillon 666

8.5 / 10
Pas mal de groupes français font leur révélation depuis un petit moment, notamment dans l'univers du sympho "extrême". Hormis ça, il semblerait que 2011 signe l'année du "death sympho" dans toute sa splendeur, en témoignent les récentes sorties de KARTIKEYA, SEPTIC FLESH ou FLESHGOD APOCALYPSE, plus récemment. Et dans notre petit pays, il y a LORD SHADES.

Pas besoin d'aller bien loin, donc. Créée il y a tout juste dix ans, cette formation sort son tout nouvel album "The Rise of Meldral-Nok", s'inspirant de la littérature médiévale fantastique ou de l'heroic fantasy, en témoigne ce concept très "Seigneur des Anneaux" racontant l'histoire de Lord Shades, guerrier héroïque, dont l'être se retrouve scindé par une obscure malédiction. Son corps se retrouve donc séparé de son esprit et le pauvre homme se retrouve à errer, dans ces terres fantaisistes, à la recherche de l'oracle qui pourra lui dévoiler le secret de son existence...

L'album fait suite à « The Downfall of Fire-Enmek », déjà très bien inspiré, et nous offre un condensé de "death black symphonique" et surtout épique... même si le groupe dit officier dans un certain genre de "black death atmosphérique", il est clair que c'est tout d'abord l'aspect "death metal" qui ressort, paradé d'éléments "black metal" et d'orchestrations symphoniques et mystiques du plus bel effet...

Imaginez vous donc sur les terres de Fire-Enmek, dans ce monde sombre et déchu, entouré de créatures, de forces inimaginables, de ruines ou de champ de bataille. LORD SHADES nous raconte le voyage de son personnage à travers des titres très longs mais surtout très inspirés et en mouvement permanent. Accrocheurs, rythmés, les morceaux sont parfois basés sur des ambiances et des samples de créatures, d'orages ou d’événements en arrière plan, ce qui renforce encore plus le concept sus-cité. Les parties épiques et symphoniques n'ont rien de pompeux, au contraire, elles apportent une incroyable richesse aux compositions, s'octroyant une place sur mesure au sein d'un ensemble "death metal" teinté de "black" très recherché.

De plus, LORD SHADES ne se contente absolument pas du minimum. Si la production est en béton armé malgré une auto production, l'artwork est réellement de très bonne qualité et le digipack ne peut que nous entraîner à écouter l'album dans sa totalité. Un livret moyenâgeux et très « Terres du Milieu » donne un certain avant goût, avant de découvrir une musique savoureuse et pleine de surprises. Les choeurs de « The Dark Fleet » sont envahissants, les mélodies de « Lust for Death » peuvent rappeler EMPEROR, tandis qu'un « Awareness » transporte l'auditeur d'un endroit à un autre, à travers des passages aussi variés les uns que les autres. De plus, le groupe ne lésine absolument pas sur le nombre d'invités et d'instruments traditionnels tels que les cornemuses, violons, violoncelles ou autres bouzouki, la liste n'étant pas exhaustive...

LORD SHADES ne mise absolument pas sur l'aspect brutal ou violent de ses compositions, il les façonne de façon à ce qu'on soit embarqué, et ce, le temps d'un long moment. Et bien qu'un titre tel que « The Pledge » paraisse interminable (11:47), il n'en reste pas moins un formidable voyage où s’entremêlent parties plus ardues et parties plus atmosphériques et symphoniques, telle une épopée.

Cet album est véritablement réussi, quelque part entre les défunts EMPEROR et SEPTIC FLESH, mais il est clair que LORD SHADES a sa propre personnalité et son sens du mot « épique » et « symphonique ». À découvrir sans plus attendre, si vous êtes amateurs de "death" et de "black metal". Matai