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Metal Sickness

17.5 / 20
Rares sont les petits groupes qui vous marquent fortement dès le premier jet. Et pourtant la première production de Lord Shades, "The Downfall of Fire-Enmek", sorti en 2008 m’avait déjà littéralement bluffé. Pourtant autoproduite, cette offrande faisait montre d’une justesse et d’une maturité particulièrement prononcées.

Et leur nouvel album, "The Rise of Meldral-Nok" n’est pas en reste. Celui-ci aura muri pendant un peu plus de deux ans pour redonner vie à l’épopée du héros principal nommé Lord Shades. Déjà en 2008, j’avais trouver l’artwork très chouette, mais là on peut dire que le digipack a vraiment de la gueule. C’est hyper-soigné, c’est beau, c’est propre, Lord Shades l’avait déjà bien compris et ils ont réitéré la chose à la perfection.

Sur le plan musical, le groupe reprend donc le même concept amené avec leur premier album, en servant un death symphonique teinté de black metal toujours dans un style très littéraire typé Tolkien. La dimension médiévale en ressort à merveille, cette fois magnifiée par un mixage et un mastering peaufiné dans un "vrai" studio, alors que "The Downfall of Fire-Enmek" était un peu plus "DIY". Le rendu n’en est que plus professionnel et dégage une puissance bien plus prononcée qu’auparavant. Le côté symphonique est très prononcé grâce aux nombreux et divers samples qui permettent de s’immerger pleinement dans l’œuvre comme si on dévorait page après page un bouquin passionnant. Et Lord Shades n’oublit pas de varier son concept en y incorporant une multitude d’instruments folkloriques (flûte, violon, cornemuse…) qui élève pleinement le côté épique de leur musique.

A premier vue vous vous dites que tout ça à l’air bien pompeux, et pourtant à côté de cela le death metal de Lord Shades est très efficace, accrocheur, très bien ficelé. Malgré des compositions longues, on ne s’ennuit pas un seul instant puisque les musiciens varient constamment les plans, puisqu’ils font preuves d’une technique irréprochable derrières leur instruments. On ressentira bien quelques influences comme Septic Flesh sur "Ancient Fears", ou des bribes arabisantes à la Nile sur "Fool for Wisdom" ou l’entrée de "Lust For Death", ou bien même du vieux Dimmu Borgir époque "Enthrone Darkness Triumphant" sur "The Dark Fleet". Néanmoins la musique des berrichons n’en reste pas moins très personnelle.

Lord Shades réussit un sacré coup de maitre sur ce deuxième essai long, et ce malgré les moyens limités. Cette autoproduction est une franche réussite et met la fessée à bon nombre de grosses pointures du genre. Ce "The Rise of Meldral-Nok" est une petite pépite qui recèle énormément de bonnes surprises, de richesses, de subtilités, de belles émotions, et de bons coups de bourre.
Un album fouillé qui a été réalisé dans le but de démarcher des labels. Et si pour le prochain album ils n’ont toujours pas trouvé de signature, je ne comprend plus rien moi. En attendant, faites moi plaisir, penchez vous sur leur cas. Blackpsychoz