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Presse



Metal France

4.5 / 5
A tous ceux qui pensent que la France n'a plus rien à apporter au Black metal, à tous ceux qui ne jugent le talent qu'à la fréquence de blast ou autres conneries du même genre, cette chronique est pour vous.

Ces derniers temps, beaucoup d'entre nous s'écartent immanquablement de la scène metal française sous prétexte d'un manque d'originalité voire même de talent aux profits de scènes internationales parfois bien mal en point.

Pourtant, lorsque l'on prend le temps de gratter un peu la couche de productions aussi surfaites et bâclées les unes que les autres, on se retrouve en face de formations absolument remarquables et complètement inconnues du grand public, ce dernier étant trop occupé à se complaire avec un son sur le déclin.

Lord Shades avait déjà attiré grandement mon attention lors de la sortie de son premier album intitulé The Downfall of Fire-Enmek en 2008. C'est donc avec grand plaisir que je me suis penchée une nouvelle fois au coeur des aventures de notre Lord toujours torturé par un cruel destin.

Visuellement, dans un premier temps, nous ne pouvons que concevoir la beauté des artworks, je dirais, à la croisée des chemins entre un Seigneur des Anneaux et une vision plus apocalyptique incroyablement mise en valeur par Stan-W D.

Même constat au regard du concept album, toujours tenu en porte drapeau par un groupe à la fois traditionaliste et innovant. Un an a été nécessaire à l'enregistrement des différents instruments, à l'écoute il n'est pas difficile de comprendre pourquoi.

En effet, grâce à l'accueil reçu par le premier opus ainsi que la rencontre avec Lasse Lammert du LSD-Tonstudio , The Rise of Meldral-Nok a pu bénéficier d'un son beaucoup plus professionnel renforcant davantage l'impact de ce nouvel album. 

Objectivement, on pourrait penser à un mélange d'influences trop diverses pour être vraiment appréciables, pourtant il n'en est pas question une minute. La fluidité de cette suite épique surprend de bout en bout. Ici, les compositions s'alternent parfaitement, à l'image d'un écrivain qui prend part à son ouvrage, Lord Shades nous propose de plonger en plein coeur des tourmentes de son personnage, de plus en plus torturé, de plus en plus beau. 

Les chants, tantôt black pur jus, tantôt psaumes lancinants ou simplement murmurés sont d'un effet des plus réussis. Auxquels viennent s'ajouter une maîtrise des instruments qu'ils soient classiques ou de type orchestraux sont splendides. 

Imaginez ce que pourrait donner un projet entre narrations épiques, aura clairement Black metal, nuancé par une volonté de rester axé sur les ambiances traditionnelles sans négliger pour autant un seul aspect du concept qui se déroule lentement dans nos oreilles. Une fois encore Lord Shades nous propose ici sa vision d'un monde à la fois terrifiant et grandiose, avec une maîtrise hors du commun.

A ceux qui sont en quête de renouveau, de virtuosité et de beauté, foncez tout droit vous pencher sur ce projet perdu entre art littéraire et sonore. Juste magique. Synth