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Langue : Français

Translation : The Downfall of Fire-Enmek


I. Prelude
II. Désespoir, espoir et colère
III. De la mort à l'inconnu
IV. Les braises de la haine
V. Rencontres
VI. Cap au Nord
VII. Assoiffés de sang
VIII. La dernière "ligne droite"


I. Prelude

Il y a de nombreux âges, quand le monde était encore jeune, il y avait trois terres. La Terre des Vivants, Fïre-Enmek, où les hommes demeuraient, condamnés au trépas, et qui s'acharnaient sans fin au labeur pour cultiver le sol qui les nourrissait.

Puis il y avait la Terre de Namwell, par delà les espaces sauvages et les puissants océans, où les bienheureux vivaient. Là régnaient la paix et la tranquillité sur une terre de beauté sans égale, où la magie et la félicité demeuraient éternellement. Et enfin la Terre de Meldral-Nok, qui s'étendait dans les terres dévastées les plus septentrionales de ce monde. C'était une terre maudite où les volcans crachaient ruine et vile tromperie sur une étendue sauvage de sorcellerie et de damnation.

Puis il advint que les Hommes devinrent nombreux et puissants et il y eut des luttes parmi ces êtres imparfait, déchirés étaient-ils entre les forces de la corruption et de la probité. Certains se tournèrent vers le vol, le massacre et la confusion, et ainsi souillèrent leurs âmes. La guerre grondait dans le lointain. Entre-temps, les seigneurs de Meldral-Nok, eurent vent de l'état déplorable du monde des Hommes et ourdirent un plan des plus vils afin de saisir le pouvoir et asseoir leur domination sur ce monde.

La guerre commença, le sang coula le long des murs des palais tout autant que ceux des huttes des paysans, des cités furent brûlées et rasées, et les peuples de Fïre-Enmek furent vaincus et emportés par le flot des puissances qui luttaient pour la victoire : magie contre sorcellerie, des créatures malveillantes et abjectes luttèrent contre les Mortels qui furent sur le point d'atteindre le point de non-retour.

C'est alors que, ainsi qu'il est écrit dans les anciens manuscrits de Karbad, que le Dragon, le Grand Niveleur, apparut... Et la paix régna enfin.

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II. Désespoir, espoir et colère

Ô mortel, ta soif de pouvoir t'a étouffé.
Tu vas payer le prix de ton orgueil.

Le souffle de feu est passé et a purifié le monde des hommes.
Le hameau paisible au coeur de la vallée a disparu
Les statues de rois puissants de jadis sont brisées.
Les cités fières cernées de hautes murailles sont tombées
L'épée ainsi que la charrue rouillent dans le givre du matin,
Luisantes, pâles dans l'aube blême.

Qui cultivera cette terre ?
Qui maniera cette épée ?
Qui se prosternera maintenant devant le soleil
Pour saluer son lever ?

C'est alors que les Hommes commencèrent à se multiplier
Parmi les ruines de ce qui fut jadis
Un fier empire d'Hommes puissants.
Les survivants élevèrent leurs enfants qui devaient
Racheter les fautes des Hommes.
Comme un bouton de fleur dans n tas de lisier et de déchets
Jaillit le désir de tout recommencer,
Cette race des Hommes se répandit, encore plus belle (que ses aînés).

Quelques survivants mettaient leurs morts
Sur des barques funéraires sanctifiées
Et laissaient la mer se charger
De leurs défunts.
Pour les Purs, le royaume de Anwel,
Terre de félicité et béatitude éternelle.
Aux Impurs le royaume de Meldral-Nok,
Terres des damnés et de flammes éternelles.

"Chef des ces armées brillantes,
Si jamais ils entendaient cette voix,
Ils retrouveraient vite
A nouveau courage et revivraient,
Bien que maintenant ils croupissent,
Agenouillés & prostrés sur ce lac de feu."

"Mon avis est de mener une guerre ouverte.
Armé de flammes diaboliques
De tonnerres infernaux, de sombres horreurs
Et de flèches de feu lancées par une rage tout aussi ardente."

Ainsi parla le Seigneur de Meldral-Nok, dans sa colère toute puissante,
Ainsi jura l'empereur de la fatalité et de la malemort.

C'est alors que les Hommes commencèrent à se multiplier
Parmi les ruines de ce qui fut jadis
Un fier empire d'Hommes puissants.
Les survivants élevèrent leurs enfants qui devaient
Racheter les fautes des Hommes.
Comme un bouton de fleur d'un tas de lisier et de déchets,
Jaillit le désir de tout recommencer,
Cette race des Hommes se répandit, encore plus belle (que ses aînés).

Ainsi parla le Seigneur de Meldral-Nok, dans sa colère
"La race des Hommes regrettera sa misérable existence."

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III. De la mort à l'inconnu

Sur sa barque funéraire Lord Shades va, errant
Sur son gardien il tomba Et il s'exprima ainsi :

Le Destin ne voulait guère le laisser reposer en paix.

"Tu n'as pas encore accompli ta destinée
Et tu ne reposeras pas encore sur ces terres
Ton âme nous pouvons garder parmi les Élus
Ton corps souillé devra vagabonder sur d'autres terres.

Où les maudits demeurent tourmentés à jamais.
Là-bas, à Meldral-Nok ton âme devra attendre,
Jusqu'à ce que ton sort soit scellé aux yeux des Dieux."

Le Destin ne voulait guère le laisser reposer en paix.

Triste était-il lui qui avait fait un si long voyage
Et qui attendait tant de séjourner parmi les bienheureux.
Il advint donc que Lord Shades
Amputé de son âme tourna le dos à Anwel.

Son coeur saigna quand sur son esquif il embarqua
Regardant encore une fois ces rives tentantes derrière lui
Qui lui étaient désormais interdites, lui, un vagabond rejeté,
Condamné à chercher l'accomplissement de sa destinée.

Il erra par les mers, porté par des vents mauvais
Moultes terres étranges il rencontra sur son chemin :
Une terre désolée sur laquelle demeuraient des corps enflés pourrissant dans l'oisiveté,
Une autre ou des amas de corps luxurieux se tordaient dans d'incessants tourments.

Il lui était horrible de voir ces îles où l'envie et la cupidité
Poussaient ses malheureux habitants à une folie sans limites,
Qui apportait tant de rivalités et de souffrances
Alimentées par l'orgueil et l'ire, sources de guerres innombrables.

Or donc, il advint qu'après forces sinistres rencontres, le corps sans âme de Lord Shades arriva en vue de ces rives de Meldral-Nok la maudite...
Le sort de Lord Shades n'était pas encore scellé.

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IV. Les braises de la haine

Puis il advint que celui qui habite ces terres damnées
De Meldral-Nok l'Obscure vit le corps dépourvu d'âme
La coquille vide de celui qui fut jadis Lord Shades
Reposant nu et sans vie sur ces terres brûlées.

Une joie terrible éclaira son visage, quand un plan des plus vils
Traversa son esprit tordu, tourné vers la malveillance et l'affliction.

"Corps vacant, viens ici, écoute ce plan des plus vils
Et reçoit l'âme de mon serviteur, et répands la mort et l'affliction."

"Ainsi renaîtra-t-il pour servir ma volonté
Grâce à lui, dont la force sans limites combinée
A ma malice, je conquerrai la Terre des Hommes
Qui n'est bon à rien, sinon à la servitude et l'esclavage."

"Seul je ne suis qu'un être inoffensif
Avec Meldrok pourrai-je dès lors atteindre
Un pouvoir sans limites
Alors, Meldrok, installes-toi dans ce corps déserté
Afin que tu puisses servir mes plans monstrueux."

"Ainsi je frapperai de mon puissant glaive
Nul ne devra espérer pitié, nul ne sera épargné."

"Me voici, mon seigneur, prêt à vous servir, vous que je vénère !"

"Ainsi je frapperai de mon puissant glaive
Nul ne devra espérer pitié, nul ne sera épargné."

Or donc il arriva que l'on vit encore Meldrok, avec ses plans des plus vils
Le fléau des Mortels, la calamité des Humains, pour semer la mort et l'affliction.

Une armée il rassembla, grande et forte et fière pour ses plans des plus vils
Il marchera une fois encore sur la Terre des hommes, semant la peur et l'affliction.

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V. Rencontres

Dépourvu d'âme et de corps, l'esprit de Lord Shades était condamné à errer jusqu'à ce qu'il retrouve son intégrité. Son esprit hantait, solitaire, les rives de Meldral-Nok lorsqu'il tomba sur la forme affreuse d'une vieille femme.

"Salut à toi Lords Shades ! Trois fois maudit ! Je te connais en effet !
Tu as tout perdu, ton corps, ton âme et ta raison d'être.
Tout comme j'ai tout perdu, le seigneur de Meldral-Nok,
M'a dépouillé de mon titre - que la colère du dragon tombe sur lui !"

"J'étais jadis une reine fière et crainte, régnant sur ces terres,
Mais maintenant je suis vaincue et n'attend que ma revanche.
Meldrok s'est emparé de ton corps, tu dois te hâter
De retrouver ce qui t'a été dérobé iniquement."

"Maintenant écoute ce que j'ai à te dire, s'il te dit...
Je te prêterai ma carcasse, mon corps et mes yeux.
Ainsi atteindrons-nous tous les deux notre but.
A moi la vengeance et la grâce retrouvée et à toi l'intégrité regagnée
Qu'as-tu à dire, toi qui as tout perdu ?"

S'accordant sur ces termes, l'esprit de Lord Shades se prépara à entrer
Dans le corps repoussant de cet être vil se complaisant dans la malveillance et le mal Meldrok, car tel était son nom, prononça quelques mots maudits
Dans une langue oubliée depuis longtemps
Et se fraya un passage dans son corps monstrueux.
Son corps monstrueux.

Il lui fut pénible de ramper dans cette forme horrible
Et c'est ainsi qu'il vit son âme
Aussi noire et ténébreuse qu'une nuit sans lune
Tant d'horreur y trouva-t-il
Que son esprit manqua de s'enfuir.

C'est ainsi qu'à travers ces yeux étrangers Lord Shades vit le spectacle formidable mais effroyable de l'armée de Meldrok en marche vers la Terre des Hommes.
Traînant les pieds se mouvant lentement dans une grande clameur infernale,
Des chants barbares, des cris de furie et de mort
Emplirent le monde de leur terrible tumulte cacophonique.

Tue!!!

Invisible de tous, décida-t-il de se mêler à cette horde détestable Afin de cheminer vers la Terre des Hommes qu'il n'avait pas oubliés.

En atteignant ces rives bien-aimées, il triste était-il de découvrir des chants dévastés et des ruines d'habitations humaines qui furent jadis très belles...
Après un tel spectacle de désolation, Lord Shades avait enfin trouvé un but:
Sauver la Terre des Hommes de la destruction totale.
Il portait sur ses épaules le fardeau d'épargner à ses compagnons humains
Une mort horrible et tragique.

Lord Shades, sauveur de ces terres
Vole sur les ailes du destin
Libère les Hommes de la servitude
Recherche le sage sur la colline.

C'est ainsi qu'il délaissa cette terrible armée, sa couverture
Son âme saignant, il erra de ci, de là
Jusqu'à ce qu'il eut vent de l'existence d'un dragon
Qui habitait dans les régions glacées du septentrion,
Recherchant l'isolement de la stupidité des Hommes.
Lord Shades s'engagea dans ce long et périlleux voyage
Afin d'obtenir l'aide du dragon du Nord
Et de débarrasser cette terre
Du destin funeste qui l'attendait.

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VI. Cap au Nord

Après avoir voyagé par monts & par vaux, se dirigeant toujours vers le nord, recevant l'aide des gens de plus en plus rares qui habitaient toujours dans ces régions désolées, Lord Shades tomba sur l'habitation d'un fou. C'est ainsi que ce Fou parla :

"Fou que tu es, vagabond solitaire
Ce que tu recherches n'est que rêves
Mais il y a rumeur d'une grotte mystérieuse & isolée
Où (dit-on) demeure une étrange bête."

Ils dirigèrent leurs pas encore plus au nord, une compagnie bien triste
Un fou et une vieille harpie abritant un esprit sans forme.

Le chemin fut long & dangereux
Dans ces régions de givre & de glace brûlante :
Rencontrant sur leur chemin glaciers, avalanches et tempêtes de neiges.

Le voyage fut si difficile que le fou et la vieille
Sentirent le vent froid de la mort
Qui les attirait vers son domaine.

Au bord de la mort, sentant son souffle froid,
La morsure du givre sur la peau de la vieille,
Lord Shades se remémora les détails sinistres
Qui menèrent à l'état dans lequel il se trouvait à présent.

"Où se trouve donc ma gloire passée ?
Et mon royaume heureux & prospère ?
Mais je jure de les retrouver un jour,
Je dois continuer, il faut que je continue à marcher !"

Poussé par sa colère, ils trouvèrent tous un second souffle
Qui les mena enfin à la grotte tant désirée.

Et maintenant ?
Je dois entrer
Et maintenant ?
Tout seul
Et maintenant ?
Je dois entrer
Cela tu ne le peux
Mais je le ferai.

Je vais quitter ce corps et entrer.

Et maintenant ?
Je dois entrer
Et maintenant ?
Tout seul
Et maintenant ?
Je dois entrer
Cela tu ne le peux
Mais je le ferai.

Je vais quitter ce corps et entrer.

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VII. Assoiffés de sang

Et sur le champ de bataille la guerre faisait rage
Les armées cruelles se vautrant
Dans des rivières de sang humain
Ils ne pouvaient pas
Contenir le flot de haine sans limites
Libéré par ces hordes sans merci.

Ce fut un carnage, un massacre terrible
Ils ne firent aucun quartier, ils n'épargnèrent personne.

Epée contre chair, lame contre gorge
Les coeurs peureux rencontrèrent le fer cruel
Dans un bain de sang l'armée impitoyable
Se repaissait et se délectait.

Crâne fendu
Crâne et bouclier fendus
Membres sectionnés
Jambes et bras sectionnés
Morceaux de corps
Eparpillés partout
Voilà l'oeuvre
De l'épée et la lance cruelles.

La victoire est proche ! Voici venir la fin de ces pitoyables vers Humains
Qui rampent inutilement sur ces terres. Maintenant rien ne peut empêcher mon règne d'advenir !

Plus cette armée bestiale approchait de leur objectif de destruction
Plus ils frappaient cruellement et durement leur ennemis frappés de terreur.

Plus cette armée bestiale approchait de leur objectif de destruction
Plus ils frappaient cruellement et durement leur ennemis frappés de terreur.

Il plut du sang ce jour-là (Un jour marquant la fin de tous les autres jours)
Il plut de la peur ce jour-là (alors que la fin des Hommes approchait)
Il plut du sang ce jour-là (Un jour marquant la fin de tous les autres jours)
Il plut de la peur ce jour-là (alors que la fin des Hommes approchait)

Et sur le champ de bataille la guerre faisait rage
Les armées cruelles se vautrant
Dans des rivières de sang humain
Ils ne pouvaient pas
Contenir le flot de haine sans limites
Libéré par ces hordes sans merci.

Ce fut un carnage, un massacre terrible
Ils ne firent aucun quartier, ils n'épargnèrent personne...

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VIII. La dernière "ligne droite"

C'est ainsi que dans l'obscurité de cette grotte Lord Shades rencontra le Dragon de jadis dont nul ne se remémorait hormis les sages versés dans les savoirs antiques et que l'on considère fous.

"Lord Shades je te connais en effet.
Un destin funeste pèse sur la race des Mortels.
Sur tes épaules revient le fardeau de les sauver de l'extinction.
Je vais donc recevoir ton esprit dans mon corps
Et ainsi nous remettront les choses à leur juste place."

Sur ces mots, délaissant le corps de la vieille harpie
L'esprit de Lord Shades entra
Dans l'immense corps couvert d'écailles du dragon volant
Qui déploya ses ailes. Et comme un seul
Ils prirent leur envol
S'élevant au-dessus de la lumière du petit matin
Dans les cieux purs & sans nuages.

Au-dessus des falaises et des failles, des pics glacés et des crêtes gelées
Au-dessus des prés, des plaines et des collines ils planèrent.

Au-dessus des océans & contre la brize qui mord ou qui apaise
Jusqu'à ce qu'ils aient enfin atteint leur but : l'ombre de Meldrok.

"Je sens la présence du vrai propriétaire de ce corps qui s'approche
Je le sens dans ces veines dans cette chair qui frémit."

"Qu'est-ce donc que je vois là-bas ?
Est-ce un dragon qui pique vers moi dans son vol ?
Quelle est donc cette diablerie inédite ?
D'où vient-elle et que veut-elle ?"

"Arrière !
Je te vois, dans la forme de ce dragon qui m'est insupportable.
Meurs !"

"Meure donc, mon ennemi détesté
Sur tes genoux tu finiras !

Et tu maudiras le jour où
Tu pris ma chair
Maintenant, paies le prix de ton infamie
Meurs sous les coups de dent et de serres de ce dragon !"

Un seul doit rester !

Et ce fléau des hommes
Tant haï tomba
Sous la puissance du Dragon
Mort...

Mais le souffle ardent du dragon
Brûla le monde des humains entièrement.
Aucune chose ni être ne resta...

...Que le vide...

C'est ainsi que prit fin cet âge des Hommes.
Lord Shades débarrassa ce monde de son grand ennemi, Meldrok
Mais le monde se retrouva détruit & ruiné à nouveau, seulement quelques uns
Survécurent le feu du Dragon pour tout recommencer.

Et Lord Shades comprit qu'il était condamné à errer sans corps
Pour l'éternité, un esprit errant, un perpétuel vagabond.

A suivre...

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Textes de Laurent BARBARIT